Au moins, le fameux “Brexit Bus” n’aura pas servi à rien. Le nouveau Premier ministre vient d’annoncer ce lundi 5 août une subvention d’1,8 milliard de livres pour aider les hôpitaux en détresse. Mais si Boris Johnson et le Brexiteers avaient basé leur campagne sur cela, d’autres comparent ce soutien à une “goutte d’eau dans l’océan”.
Ce sont les mots de Ben Gershlick, économiste pour Health foundation, une association caritative engagée à améliorer la santé et les soins de santé pour les Britanniques. Selon lui, ce geste est bien évidemment bienvenu, mais reste très loin de ce dont le National Heaalth System (NHS) a besoin.
Boris Johnson assure avoir pris cette décision pour “que cela facilite la vie des agents du NHS, mais aussi et surtout sauve celle de ses patients”. 850 millions pour améliorer l’équipement de 20 hôpitaux, 1 milliard de plus pour couvrir les dépenses du NHS… Mais cela serait en fait loin du compte.
“I have made it my immediate task to make sure frontline services have the funding they need, to make a real difference to the lives of NHS staff, and above all of patients." – PM @BorisJohnson pic.twitter.com/336s10qpIX
— UK Prime Minister (@10DowningStreet) August 5, 2019
Les experts s’accordent pour dire que les dettes tourneraient autour des 6 milliards de livres. “C’est comme un propriétaire absent qui dit qu’il va réparer la douche, mais qui ne fera rien pour les toilettes cassées, les murs humides et les appareils électriques lugubres”, analyse Derek Alderson, président du Collège royal de chirurgie d’Angleterre. “Avoir une avance d’un milliard c’est déjà bien, mais la vraie question est : “quand est-ce que cet argent profitera réellement au système ?””, poursuit le professeur.
Et si même des organismes indépendants jugent que la mesure de Johnson ne va pas assez loin, il en est logiquement de même pour ses opposants politiques. “Le NHS est confronté à une pénurie de 100 000 personnes. Cette annonce est très insuffisante pour répondre aux besoins essentiels des patients”, affirme Jonathan Ashworth, membre de l’opposition en charge de la santé au parlement.
1 644 Français y travaillaient en mars 2019, mais de nombreux salariés européens du NHS quittent le navire depuis l’annonce du Brexit.. Ils étaient 14% de plus à quitter le Royaume en 2017 par rapport à 2016. Et si Boris Johnson était le seul à ne pas avoir peur du Brexit ?
Anthony Guttuso