Les parlementaires font leur rentrée ce mardi 3 Septembre à Westminster. Cette semaine s’annonce décisive pour l’avenir du Brexit et donc du pays.
Boris Johnson a un cap et compte bien le tenir. Dans une allocution télévisée, ce lundi 2 septembre, il a réaffirmé sa volonté de sortir de l’Union Européenne avec ou sans accord le 31 octobre. L’opposition ne dispose que d’une coutre fenêtre pour tenter de stopper ce processus. A la fin de la semaine, l’opposition pourrait voir ses derniers espoirs d’empêcher un Brexit sans accord.
Un court délai pour l’opposition
La décision de Boris Johnson de suspendre le Parlement pendant 1 mois va forcer l’opposition à agir rapidement. Dès ce mardi les débats reprennent à la House of Commons et l’opposition ne fera aucun cadeau au gouvernement. En effet, les députés de l’opposition auxquels se sont joints des Tories fortement opposés au projet de Boris Johnson ont l’intention d’empêcher la sortie de l’Union Européenne sans accord le 31 octobre. Ils ont ainsi déposé une motion ce mardi 3 Septembre qui vise à étendre l’application de l’article 50 jusqu’à fin janvier 2020.
The Speaker will consider an application for an #emergencydebate on European Union (Withdrawal) today, but what is an Emergency Debate?
Find out more here: https://t.co/yODYbd5Myu pic.twitter.com/dGOTKaNFM9
— UK House of Commons (@HouseofCommons) September 3, 2019
L’objectif est de contraindre Boris Johnson à demander un délai supplémentaire lors du prochain Conseil européen du 17 octobre si aucun accord de sortie à cette date n’est trouvé. Une action qu’il serait obligé d’effectuer s’il venait à perdre ce vote et qui pourrait se tenir dès mercredi. Cependant, le Premier ministre a d’autres recours pour empêcher cette extension, qui contrecarrait ses plans.
De nouvelles élections générales ?
Si Boris Johnson venait à perdre ce vote, ce dernier pourrait organiser de nouvelles élections générales le 14 octobre. Lors de son allocution improvisée au 10 Downing Street, le Premier ministre a réaffirmé sa volonté de ne pas vouloir convoquer de nouvelles élections.
"I don't want an election, you don't want an election"
Boris Johnson warns MPs against "another pointless delay" to #Brexit, saying it will "chop the legs out from under the UK position"
🎥 Watch PM's Downing Street statement in full ⬇️
Live updates: https://t.co/4bQSoz317A pic.twitter.com/K6BoWpGp3e
— BBC Politics (@BBCPolitics) September 2, 2019
Mais, c’est sûrement ce que recherche le chef du gouvernement. De nouvelles élections lui permettraient d’obtenir à nouveau une majorité qu’il vient de perdre lors de la reprise des débats parlementaires puisque Philipp Lee est passé chez les LibDem. Il obtiendrait ainsi une position plus confortable. Le gouvernement doit faire face à une fronde au sein de son propre camp, ce qui déstabilise profondément la majorité. Dominic Cummings, directeur du cabinet de Johnson et redoutable stratège, a déjà prévenu que les frondeurs seront simplement exclus du parti conservateur. Une mesure inédite qui serait une véritable purge pour écarter les opposants à un Brexit au sein du parti. De telles sanctions rapprocheraient les Tories du Brexit Party de Nigel Farage. Ce dernier ne s’y trompe pas puisqu’il a proposé aux conservateurs un pacte de « non-agression ». Ce « pacte avec le diable » serait une première et marquerait une vraie rupture idéologique dans le parti. Si des élections ont lieu et que Johnson les remporte, un Brexit sans accord apparaîtrait comme quasiment certain. Une issue qui jetterait le flou sur l’avenir de la communauté européenne en Grande-Bretagne. En revanche, en cas de défaite, un nouveau gouvernement pourrait se précipiter à Bruxelles pour réclamer une extension de l’article 50 voire même une annulation du Brexit. Les pions sont posés sur l’échiquier politique britannique, qui va remporter la partie ?
Alexandre Mondragon