“Travailler ici, ça motive, ça rend meilleur”: Arthur Samett, musicien et producteur français à Londres

Arthur m’accueille dans son home studio à Fulham. Par home studio, je découvre plutôt un salon converti en chambre, où trône un gigantesque écran d’ordinateur, un petit laptop, un piano, trois claviers et 5 guitares. L’ambiance est accueillante, laissant présager une personnalité tout aussi chaleureuse, et nous nous installons autour d’une tasse de thé.
Arthur, qui travaille sous le nom de ArZh Production, retrace son parcours. Débutant le piano à 6 ans, la guitare à 15, il explique avoir composé de la musique de films de ses 19 à 25 ans. Mais au delà de ça, il raconte avoir été membre d’un groupe parisien, pour lequel il a vite fallu enregistrer quelques démos. “Il n’y avait que moi avec un ordinateur et la curiosité de le faire, donc j’ai commencé à l’aveugle en ne sachant pas trop ce que je faisais. J’ai donc fait en parallèle de la production et maintenant c’est devenu ma spécialité”.
Le producteur de 28 ans a par la suite étudié à l’ESRA à Paris avant de choisir de s’installer à Londres et suivre des cours au British and Irish Modern Music Institute (BIMM). “J’avais envie de changer d’air et comme je connais la ville depuis tout petit grâce à ma famille, on venait régulièrement, c’était assez evident pour moi de venir ici”, me dit-il. Le choix la ville s’est donc imposé à lui, notamment compte tenu de ses influences musicales so British. Il s’amuse d’ailleurs à raconter avoir joué sur les mêmes scènes que ses idoles. “J’ai joué sur la scène de l’O2 Academy Shepherds Bush avec MAW (une autre artiste française établie au Royaume Uni, NDLR). C’est toujours un vrai feeling de jouer sur la meme scène que les gens qu’on admire.”

Logo par Etienne Daugy
Mais Londres ne représente pas seulement un mythe pour Arthur, c’est également un monde d’opportunités. Initialement en cursus de songwriting à BIMM, il s’oriente définitivement vers la production dans son projet professionnel: “là, je me suis rendu compte, avec les gens que j’ai rencontré et les projets qui se sont présentés, que j’ai trouvé une forme de passion pour la production, plus que ce que j’ai pu faire avant, que ce soit en tant que musicien ou compositeur.” C’est également grâce au dynamisme londonien que le catalogue artistique ArZh Production s’étoffe, jusqu’à culminer avant la pandémie: “avec une amie nous avons organisé la soirée ArZh Club, qui a mis en scène plusieurs artistes que j’ai produit. Je pense que ce projet n’aurait pas pu exister en dehors de Londres, les opportunités come celles ci sont uniques en leur genre.”
Malgré l’élaboration de ce home studio dans lequel nous discutons, la situation sanitaire a eu un impact sur l’activité d’Arthur Samett. “On a envie de dire aujourd’hui que tout peut être fait dans une chambre, sur un ordinateur, ce qui est à peu près vrai, dans un sens. Mais cela depend de quel genre musical on parle. Dans mon cas il s’agit plus de pop/rock, rock et même soul et RnB. Ce sont des genres plutôt organiques, cela demande de vrais musiciens, de vrais amplis de guitare, de vrais batteurs avec de vraies batteries, et si on ne les a pas sous le coude il est difficile de mener à bien un projet.” Tout l’aspect social de son travail a également été complètement changé. Il explique: “Je fais ce métier parce que j’aime rencontrer les gens, aller dans les studios, voir du monde. Maintenant on ne peut pas être plus de deux dans une control room. Ce qui me manque ce sont les sessions à 15, avec deux ingénieurs et à l’arrière les amis d’amis qui sont là pour regarder et profiter mais qui ne font rien. Ces gens là rigolent, font partie de l’ambiance, et ça, ce n’est plus possible en ce moment.”
Malgré tout, le musicien reste optimiste et quand on lui demande ce que Londres représente pour lui, c’est avec un sourire en coin qu’il lance le mot de la fin: “Si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres; c’est grâce à ces gens que je peux faire ce que je fais aujourd’hui. Je n’ai pas du tout rencontré le même type de personnes qu’ici en France, je n’ai pas eu la même énergie en retour. Travailler à Londres, ça motive, ça rend meilleur.”
Pour écouter les artistes d’ArZh Production, c’est ici: