Le rappeur de 22 ans qui a déjà fait quelque scènes de la Côte d’Azur vient chauffer le public de Vald, le 3 Décembre à l’O2 Academy Islington.
De Ferney-Voltaire, petite ville frontalière de la Suisse, à Nice, et maintenant jusqu’à Londres, Marcisse a fait du chemin du haut de ses 22 ans. Depuis tout petit, il est passionné par les mots, et à l’adolescence, le rap devient omniprésent dans sa vie. Avec son groupe de potes, ils commencent à rapper dans la cour du lycée, et quelques freestyles plus tard, il se retrouve sur soundcloud. Il sort ses premiers clips et ses premiers sons sur youtube, sans vraiment vouloir percer. En 2018, il gagne un concours « tremplin » à Nice, ce qui lui permet de faire des concerts, ou encore la première partie du groupe Fixpen Sill. Aujourd’hui, celui qui rappe des couplets en peignoir dans sa chambre juste pour s’amuser, se retrouve à assurer la première partie d’un des plus gros artistes du moment : Vald.
Londres Magazine : Se retrouver à faire la première de Vald à Londres à 22 ans, ça fait quel effet ?
Marcisse : Au début j’ai eu un énorme coup de pression. Et maintenant, je ne réalise pas. J’ai eu beaucoup de retours sur Instagram depuis que je l’ai annoncé, les gens sont estomaqués… Mais je ne fais pas trop la différence avec les autres premières parties que j’ai faites : Fixpen Sill et Infinit’ ne sont pas du tout connus comme Vald, mais pour moi c’est la même chose. Alors que pour les gens, pas du tout. Tout le monde me dit « tu vas percer » depuis que j’ai annoncé que j’assure la première partie de Vald. D’ailleurs, c’est ce qui m’impressionne le plus, de faire la première partie aux côtés d’un artiste comme lui.
LM : Sur scène, est-ce que le peignoir sera de la partie ?
M. : Je me tâte. C’est toute la question. Ça a marqué les esprits « l’homme au peignoir ». Et je l’aime bien cette image parce-que c’est moi, dans mon studio je suis tout le temps en peignoir ! Peut-être que je devrais jouer la carte à 200%. Donc il y a moyen que je vienne en peignoir sur scène, avec mon pote Nesta, qui vit à Portsmouth, et qui fait mes backs (ndlr : gimmick que les rappeurs répètent entre deux phrases).
LM : Ça fait quoi de jouer à Londres sur la scène du rap anglais ?
M. : J’ai habité un an à Hereford. J’ai vraiment connu la Grime là-bas, et j’écoute énormément Ocean Wisdom, et puis évidement Skepta, Stormzy etc. D’ailleurs, je préfère le rap anglais au rap américain. Il se rapproche plus du rap français que j’aime. Pour moi, les meilleurs sur la scène française en ce moment, ce sont Ninho et Nekfeu. Deux rappeurs que j’admire énormément. Sans oublier le duo Fixpen Sill, qui mériterait d’être beaucoup plus connu. Pour le rap anglais, j’ai même pu rencontrer Chillman à Hereford, on avait parlé collaboration à l’époque, mais au final cela ne s’est pas fait…
LM : Après Vald, il se passe quoi ?
M. : Pour l’instant, le plus important c’est de donner du contenu. J’ai envie de continuer à faire des freestyles dans ma petite chambre, à m’amuser en pratiquant ce que j’aime. Je compose beaucoup de sons tout seul chez moi, et j’ai commencé à aller m’enregistrer dans un studio à Lyon, entouré par des rappeurs expérimentés comme DZ (« Rentre dans le cercle »), qui m’aident dans la création. Mais le plus gros projet reste mon prochain clip. Je vais mettre du budget dedans, je veux vraiment donner un visuel à ma musique donc je vais vraiment mettre la main au portefeuille. Et puis si ça marche pas, je mettrai le rap en second plan, il faut bien que je mange quand même !
LM : Si vous deviez organiser un dîner à Londres avec des personnalités vivantes ou mortes, qui inviteriez-vous ?
M. : D’abord, je pense qu’il y aurait Vald à ma table, le lendemain du concert à Londres. Ce serait génial, c’est vraiment un artiste que j’adore et qui m’intrigue donc j’espère pouvoir discuter un peu avec lui après le spectacle. Ensuite, il y aurait Tupac, pour savoir qui l’a tué ! Le dernier ce serait le rappeur mort cette année Nipsey Hussle. Il produisait un documentaire sur le docteur Sebi, un médecin qui avait soi disant découvert un remède contre le SIDA. Vu qu’il y a peut-être un business derrière cela, il s’est fait tuer. Et après, Nipsey Hussle, qui a aussi voulu en parler, s’est fait assassiner. C’est louche. Je voudrais découvrir la vérité donc, il serait à ma table aussi.
Milan Tinnirello
CP photo de une : ©Monteiro Da Silva
PRATIQUE
3 décembre – 19h
Angel Central, 16 Parkfield Street, Islington, London, United Kingdom, N1 0PS