Camille Walala est une artiste incontournable. La Frenchie en fait voir de toutes les couleurs à sa ville de Londres avec son style unique.
“Oulala, Camille Walala”. Voilà exactement ce qui vient en tête de nombreux Anglais à l’évocation de son nom. L’artiste française est devenue culte à Londres. Ses fresques graphiques, ses lignes claires, ses atouts dynamiques ont séduit le monde du design de l’Argentine à l’Australie. Beau chemin parcouru pour l’Avignonnaise, arrivée à Londres en 1998… pour travailler comme serveuse. “J’ai l’impression d’avoir eu trois vies différentes à Londres, dont une de serveuse à Camden et une dans l’East actuellement.” Une ascension dans le monde de l’art qui se traduit par de bonnes opportunités dans une ville aussi animée que ses motifs !
Un style en point d’orgue
Est-ce la légèreté de ses premières années à Londres à faire la fête qui a poussé Camille Walala à adopter ce style reconnaissable parmi tous ? Après des initiations en couture, dessin et poterie, la jeune expat se tourne vers le textile avec des études à l’Université de Brighton. “J’ai intégré un moment le Broadway Market où je vendais mes coussins,” se souvient la créative. La suite ressemble à un conte de fée. La décoration du bar du XOYO dans l’East londonien n’était que le point de départ d’une expansion en Tribal pop, nom de son style si particulier qu’elle porte en elle depuis l’enfance. “Mon père était architecte, sans me rendre compte, je me suis imprégnée par le groupe de Memphis (ndlr : groupe de design des années 1980). Je suis retombée sur ce style ludique et très coloré à l’université.” L’artiste a, depuis, imprimé sa propre patte dans une campagne de publicité Giorgio Armani, sur des chaussures pour Sarenza ou sur un mur à Old Street : “Que ce soit pour un mur de 15 mètres de haut ou pour des chaussures, le processus est le même. Le but est d’être playful”.
La ville est un jeu
Les habitants de Londres sont maintenant bien habitués à son street art dynamique. Ses points et ses lignes envahissent des lieux connus de la ville, comme le Roundhouse ou Liverpool Street. Sa Villa Walala, sorte de château gonflable, a fait l’événement du London Design Festival de 2017. “Il y avait l’envie de retrouver un esprit enfantin, de recréer de l’émotion, faire sourire les gens avec des couleurs et des patterns,” avoue la magicienne chromatique. Une envie de “fête foraine” qui l’a poursuivie lors de l’exposition Walala X Play à la Now Gallery où le visiteur jouait avec les miroirs et les rayures. Une nouvelle expérience en intérieur dans sa ville d’adoption : “Il y a beaucoup de choses réalisées à Londres qui ne pourraient pas se faire en France, c’est une ville plus excentrique.” Perchée sur son vélo pour aller à son studio de Dalston, à quoi rêve l’artiste réclamée même à New York ? A coller à nouveau ses bandes au monde gastronomique comme elle l’a fait sur les œufs de Pâques d’Harrods ? A de nouvelles créations en Vertical Reality ? Il est fort possible qu’elle pense à un nouveau projet caritatif en Tanzanie ! “Rajouter des couleurs dans un univers un peu plus sombre à l’origine, c’est toujours fantastique ! ”
© Solène Lanza