Brexit. C’est le seul et unique mot à la bouche de Boris Johnson depuis son arrivée au pouvoir le 24 juillet dernier. Une chose est déjà sûre : il aura bien lieu, selon le Premier ministre britannique. Celui-ci tente maintenant de limiter les impacts négatifs d’une sortie de l’Union européenne. Après avoir débloqué 2,1 milliards de livres supplémentaires, le gouvernement s’attaque maintenant au statut de certains ports du pays.
10 d’entre eux devraient être transformés en “free port” le 31 octobre prochain. Le concept ? Autoriser les entreprises à importer et exporter des biens en dehors du système de taxes habituel. En clair, moins de TVA et de charges à payer pour les employeurs, ce qui devrait créer “des milliers d’emplois“, selon Liz Truss, Secrétaire d’État au Commerce international.
“Donner plus de liberté aux ports à déjà marché par le passé, avec les Docklands de Londres, et les nouveaux “free ports” récolteront les mêmes résultats“, assure la parlementaire. Ces zones de libre échange ont en effet déjà existé outre-Manche de 1984 à 2012 et concernaient des ports maritimes et aéroports. Elles sont également au nombre de 80 un peu partout en Europe, comme en Irlande ou en Italie.
Trade Secretary @TrussLiz has announced a new Freeports Advisory Panel to advise the government on the establishment of up to 10 Freeports.
The first new #Freeports will be established after we leave the EU and will turbocharge economic growth.
#ReadytoTrade— Foreign Office 🇬🇧 (@foreignoffice) August 2, 2019
Pourtant, si leur existence n’est pas forcément remise en cause sur le Vieux Continent, l’Europe voit d’un très mauvais œil cette nouvelle mesure du gouvernement Johnson. Věra Jourová, commissaire européenne à la Justice, va même jusqu’à la qualifier de “nouvelle menace émergente“.
La raison ? Le Royaume-Uni pourrait attirer du blanchiment d’argent et devenir un nouveau paradis fiscal.
Le parti travailliste britannique reprend ces allégations, mais remet aussi en cause l’utilité d’un tel plan. “Cela risque de juste déplacer les emplois de certaines zones du pays vers d’autres où les employeurs paieraient moins de taxes“, soutient Barry Gardiner, membre de l’opposition au parlement en charge du commerce international.
“Les Britanniques n’ont pas voté pour cette nouvelle administration et ils n’ont certainement pas voté pour que leurs emplois et leurs moyens de subsistance soient menacés en faveur de l’octroi d’allégements fiscaux supplémentaires aux grandes entreprises et à leurs patrons“, poursuit-il.
Reste à savoir si ces “free ports” réussiront à attirer de nouveaux investisseurs en dépit du Brexit…
Anthony Guttuso