Malgré son statut de métropole internationale et de ville qui ne dort jamais, Londres est également réputée, paradoxalement, pour ses parcs et ses espaces naturels. A l’instar de la City avec tous les bâtiments futuristes, qui imaginerait que Londres fait partie des capitales avec le plus d’espaces verts au monde. Mais ces parcs-là, d’ou viennent-ils et quelle est leur histoire ?
Saint James Park
En 1532, Henri VIII se procura une zone marécageuse, souvent inondée : le Tyburn. Cet espace, à l’ouest du York Palace fut acheté dans l’optique de transformer cette résidence en un palais digne d’un roi. Plus tard en 1603, Jacques Ier ordonna le drainage et l’aménagement du parc pour y abriter ensuite des animaux exotiques, comme des chameaux, des crocodiles ou encore un éléphant. Pendant l’exil en France de Charles II dans les années 1650, le jeune roi fut impressionné par les jardins des palais royaux français et fit ainsi redessiner le parc par le jardinier français André Mollet. Alors qu’il utilisait le parc dans le but de divertir ses invités et ses maîtresses, il ouvrit l’endroit au public. Entre 1826 et 1827, de nouveaux aménagements furent commandités par le roi George IV. Parmi ses exigences, la transformation du canal en un gracieux lac et la modification du tracé des avenues rectilignes en chemins sinueux, plus romantiques.
Regent’s Park.
Initialement connu sous le nom de Marylebone Park, cet espace fut pendant des siècles la propriété de la couronne. Quand le bail expira en 1811, le prince régent confia la lourde tache de l’élaboration d’un plan d’aménagement à John Nash. À l’origine, ce dernier imagina un palace pour le prince ainsi qu’un ensemble de pavillons dédiés à ses amis. Pourtant, lors de la réalisation en 1854, le palais et la plupart des pavillons furent abandonnés.
Greenwich park
Situé dans la banlieue sud-est de la ville, c’est l’un des huit parcs royaux de la capitale et le premier d’entre eux à avoir été clôturé. A l’origine, ce domaine fut propriété de l’Abbaye Saint-Pierre de Gand, puis revint ensuite à la couronne en 1427. Le roi Henri VI le donna à son oncle Humphrey de Lancastre, duc de Gloucester, qui construisit une maison sur la rivière, et un château sur la colline dominant le site. C’est durant le XVIe siècle, qu’Henri VIII y introduira des cerfs pour la chasse. Un siècle plus tard le palais sera détruit pour laisser place à la Queen’s House et au Greenwich Hospital. Jacques Ier clôtura le domaine par un mur : encore aujourd’hui, cette enceinte délimite du parc.
Christchurch Gardens, Vincent Square et Knightsbridge Green
Une étude menée par Historic UK a récemment révélé que chaque jour dans certains parcs, des dizaines de visiteurs s’assoient, déjeunent et marchent au-dessus d’un cimetière improvisée. Alors que les corps s’empilaient et que les cours d’église débordaient, les victimes de la peste entre 1665 et 1666 étaient inhumées dans ces lieux de sépulture d’urgence. Christchurch Gardens, a été utilisé comme un espace de sépulture : une partie entière du site a été désignée comme cimetière. Les victimes de la peste ne sont d’ailleurs pas les seules à reposer sous ces terres, puisque le voleur de bijoux de la couronne Thomas Blood y est également enterré… Loin d’être la seule localisation concernée, Vincent Square se trouve également être une fosse commune, au même titre que Knightsbridge Green, qui aurait servi de lieu de sépulture à ceux qui auraient péri dans la colonie de lépreux qui faisait autrefois partie du domaine de l’abbaye de Westminster…
Origines macabres ou non, avec plus de 170 km² d’espaces verts et plus de 7 millions d’arbres, Londres n’a plus à prouver son statut de jungle urbaine ! Et avec le beau temps qui revient, c’est le moment idéal de profiter de ces nombreux parcs, entre promenades et Histoire.
Chloé Dugard